Ce soir d’automne à Paris, brumeux et pluvieux comme il se doit, après avoir s’être réchauffés d’une soupe à l’oignon maison à L’ Avant Première (rue des Petits Champs), nous voilà logés confortablement à l’intérieur du cosy théâtre du Palais-Royal (rue de Montpensier), sur la droite de la scène. Les futurs protagonistes s’activent comme si ne rien n’était: le rideau est levé avant le début de la pièce. Les lumières de la salle s’éteignent enfin et nous voilà d’emblée transportés. Le magicien Alexis Michalik nous fait revivre la création de la pièce la plus célèbre du répertoire français, le Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, enlevée généreusement à la manière des spectacles londoniens, avec en plus le charme des jeunes premières françaises (il y en a deux: la femme et la muse). Après moultes péripéties pleines du charme décadant de la fin du siècle (le XIXe), tous les mondes se téléscopent avec panache, celui d’Edmond, celui de Cyrano, qui lui-même fut auteur, et le nôtre, nous laissant décidément tellement amoureux des vers de Rostand que nous nous prenons à les réciter après les multiples rappels reconnaissants et l’émouvante standing ovation: ”Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit – Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit“… Une soirée à revivre d’urgence.
(AG)
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