Sous le choc des 12 nominations aux César du cinéma de J’accuse et de la démission de l’académie des César, la soirée reportée au 28 février n’était pas gagnée d’avance. La maîtresse de cérémonie Florence Foresti a d’emblée donné le ton, en notant par la métaphore du nain Atchoum qu’il se pourrait bien qu’un abus de position dominante, possible dans le monde du cinéma comme partout ailleurs, ne soit probablement qu’une manifestation d’impuissance. Cela a pu choquer, mais a donné une chance au reste de la soirée de se poursuivre. La prestation d’Anaïs Desmoustier à la remise du César de la meilleure actrice pour son interprétation dans Alice et le maire a montré que la relève était assurée et que le cinéma français n’avait rien à craindre de la révolution qui le secoue, laissant derrière elle les prétendues supériorités pour libérer encore plus de créativité. Enfin, Adèle Haenel, qui était nommée pour sa prestation dans Le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma et qui avait eu le courage d’initier le changement en dévoilant publiquement la maltraitance qu’elle a subie, a marqué une nouvelle fois sa colère à la remise du César du meilleur réalisateur en quittant une salle encore trop permissive pour l’ancien état des choses. Le changement est néanmoins inévitable, seuls quelques combattant.e.s d’arrière-garde en sont insconcients.
(AG)
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