Il semble bien difficile de s’opposer durablement au référendum d’initiative citoyenne (RIC), résurgence du droit de pétition proposé dans le projet de constitution girondine de 1793. C’est effectivement une idée du romantisme naissant, issu des Lumières, qui met le génie des peuples au premier plan, et c’est un génie des mathématiques, Condorcet, spécialiste des statistiques et des modes de scrutin, qui la formule. Le Premier ministre Édouard Philippe le reconnait: « Je ne vois pas comment on peut être contre son principe ». Pratiqué non seulement par la Suisse mais la plupart des États américains et des Länder allemands, la votation permet au peuple, notamment aux classes moyennes, de veiller constamment à ses propres intérêts. La confiance envers les politiques ne suffit plus, elle n’est d’ailleurs plus au rendez-vous en France depuis bien longtemps, ce qui explique que nous ne pouvons pas la renouveler et que les sièges tant convoités soient devenus si souvent éjectables. Porté par l’idée d’égalité intégré dans sa devise, le peuple désormais mature politiquement, disposant facilement de l’information par Internet et échangeant librement grâce aux groupes de discussion, désire participer aux décisions qui engagent son avenir et celui de ses enfants. Nombreux semblent ceux qui estiment qu’il s’agit d’une opportunité pour la France et qu’il est nécessaire de la mettre en place le plus rapidement possible pour éviter la désillusion de toute une jeunesse.

(AG)

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