Le principe hippocratique enseigné aux étudiants en médecine, primum non nocere (d’abord ne pas faire de mal) les invite à maintenir un équilibre prudent entre le malade, le médecin et la maladie. Dans une société en crise, révélée par le mouvement des gilets jaunes, ce principe peut également s’appliquer pour tempérer les esprits et conduire à un état des choses plus favorable. Mais qui est le malade dans ce cas ? Le peuple, qui révèle ses souffrances, ou plutôt l’État dont les déficiences apparaissent au grand jour ? Quelle est la maladie ? Elle s’écrit au quotidien dans de nouveaux cahiers de doléances, tactique psychologique consistant à objectiver et extérioriser les problèmes pour mieux les aborder, mais susceptible aussi de les exacerber si aucun remède n’est apporté. Le peuple et le gouvernement s’efforcent de bien faire, mais n’est-il pas plus prudent de veiller à ne pas faire de mal et de laisser ainsi plus de liberté aux uns et aux autres, car l’enfer est dit-on pavé de bonne intentions ? Cela nous incite à la non-violence et à s’inspirer de l’alliance médecin-malade préconisée par Hippocrate pour affronter la maladie, transposée en une stratégie d’alliance entre le peuple et l’État pour construire l’avenir avec enthousiasme.

(AG)

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