Le 22 septembre 2012, c’est l’ouverture du nouveau département des Arts de l’Islam, au Louvre. Près de 3 000 œuvres y seront exposées, issues de 1 300 ans d’histoire couvrant trois continents, de l’Espagne jusqu’à l’Asie du sud-est. La cour Visconti sera recouverte d’un voile aérien composé d’un vitrage de 1 600 triangles. Parmi les joyaux de l’art islamique: la Pyxide d’al-Mughira, le Tapis de Mantes, le Vase Barberini, les miniatures mogholes, le plat au paon, et le baptistère de Saint-Louis…
1er arrondissement : Les Pentes de la Croix-Rousse, repère des galeries d’art, Les Terreaux, sa célèbre place, Les Chartreux.
2e arrondissement : Situé sur la majeure partie de la Presqu’île. Les Cordeliers, Bellecour, cœur de Lyon, Ainay, Perrache, quartier de la gare, et le Confluent. Quartier prestigieux, population bourgeoise.
3e arrondissement : Préfecture, La Part-Dieu, quartier d’affaires avec sa gare, La Villette, Montchat, quartier des familles, Dauphiné, La Guillotière-Nord, Moncey.
4e arrondissement : Le plateau de La Croix-Rousse, véritable village, un des quartiers préférés de Lyonnais. Serin – Saint-Charles. Nouvelle population Bobo.
5e arrondissement : Vieux Lyon (Saint-Georges, rénové, Saint-Jean, Saint-Paul), Saint-Just, Fourvière, basilique et grand théâtre romain, Le Point-du-Jour, Ménival, Champvert, Saint-Irénée. Quartier très touristique.
6e arrondissement : Les Brotteaux, Bellecombe, La Tête d’Or, superbe parc, quartier de plus en plus jeune mais reste huppé.
7e arrondissement : La Guillotière-Sud, de plus en plus de galeries d’art, Gerland, moderne, La Mouche, Jean-Macé. Quartier cosmopolite.
8e arrondissement : Monplaisir, Le Bachut, Mermoz, Les États-Unis, Le Grand Trou, Le Moulin à Vent, Laënnec. Quartier résidentiel, populaire, et à la mode.
9e arrondissement : Vaise, Gorge de Loup, La Duchère, Rochecardon, Saint-Rambert – l’Île-Barbe. Quartier en chantier.
La bêtise insiste toujours, on s’en apercevrait si l’on ne pensait pas toujours à soi. Nos concitoyens à cet égard étaient comme tout le monde, ils pensaient à eux-mêmes, autrement dit ils étaient humanistes : ils ne croyaient pas aux fléaux. Le fléau n’est pas à la mesure de l’homme, on se dit donc que le fléau est irréel, c’est un mauvais rêve qui va passer. Mais il ne passe pas toujours et, de mauvais rêve en mauvais rêve, ce sont les hommes qui passent, et les humanistes en premier lieu, parce qu’ils n’ont pas pris leurs précautions.
— La Peste, Albert Camus
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l’aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l’empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L’âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre.
Il neigeait. Les blessés s’abritaient dans le ventre
Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés,
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d’être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours !…
Victor Hugo, L’Expiation
1946: Michèle Morgan dans La Symphonie pastorale de Jean Delannoy
1959: Simone Signoret dans Les Chemins de la haute ville (Room at the Top) de Jack Clayton
1960: Jeanne Moreau dans Moderato cantabile de Peter Brook
1980: Anouk Aimée dans Le Saut dans le vide (Salto nel vuoto) de Marco Bellocchio
1981: Isabelle Adjani dans Quartet de James Ivory et dans Possession d’Andrzej Zulawski
1991: Irène Jacob dans La Double Vie de Véronique de Krzysztof Kieślowski
2001: Isabelle Huppert dans La Pianiste (Die Klavierspielerin) de Michael Haneke
2009: Charlotte Gainsbourg dans Antichrist de Lars von Trier
2010: Juliette Binoche dans Copie conforme d’Abbas Kiarostami
2013: Bérénice Bejo dans Le Passé de Asghar Farhadi
(liste non limitative)
Tant pis et tant mieux sont les deux grands pivots de la conversation française.
(Laurence Sterne, Voyage sentimental à travers la France)
Le mouvement des gilets jaunes a révélé un changement profond dans la société française: la fin de l’illusion élitiste. Qui ne rêvait encore récemment pour ses enfants d’un avenir rose pâle passant par une grande école et une carrière dans la haute fonction publique ? L’accès en temps réel de l’information sur Internet et la communication facilitée par les réseaux sociaux a révélé l’atroce (pour certains) mais stimulante (pour la plupart) vérité: les meilleures idées ne viennent plus d’en haut, les éminences grises ont perdu la main (eh non, Jacques Attali ne prévoit pas tout !) et leurs brillants élèves ne sont plus écoutés par personne. La verticalité de la république militaire mise en place par le général de Gaulle ne répond plus à la modernité qui a substitué le réseau de l’intelligence au génie individuel pour mieux répondre à un contexte en changement permanent. L’éducation consistait à mettre dans la tête des jeunes gens la valeur de l’effort pour les hypnotiser et leur faire oublier l’analyse nécessaire des décisions venues d’en haut. Comme l’a fait observer Emile Coué, notre précurseur de la psychologie cognitive, « ce n’est pas la volonté qui est la faculté première de l’homme, mais l’imagination »: il n’est donc contraire au bon sens de laisser à quelques-uns le privilège d’exprimer leurs idées. Le réseau interconnecté de près de soixante-dix millions de Français sera beaucoup plus productif, au sein d’une république horizontale.
(AG)
MMXXI = 2021
L’Interdit de Givenchy: Rooney Mara
J’adore de Dior: Charlize Theron
Gabrielle de Chanel: Kristen Stewart
Belle-Ile-en-Mer, la plus grande des îles bretonnes, avec sa citadelle Vauban, la côte sauvage, des plages et des criques .
Île de Bréhat, flux et reflux des marées, île fleurie, ceinturée d’îlots, rochers rose-orangé.
Ile de Batz, jardin exotique, bénéficie d’un micro- climat, nombreuses plages de sable fin.
Iles de Glénan, au large de Concarneau, paysages paradisiaques des pays tropicaux.
Ile de Houat, 17 km de sentiers, petites criques, grande plage de Treac’h Ar Goured.
1
Les chaussettes de l’archiduchesse
sont-elles sèches?
Archisèches!
2
C’est une originalité
qui ne se désoriginalisera
jamais.
3
Si six scies
scient six cyprès,
alors six cent six scies
scient six cent six cyprès.
4
Je veux et j’exige.
5
Didon
dîna dit-on
du dos
d’un dodu dindon.
6
Piano, panier,
piano, panier, etc.
7
Un chasseur
sachant chasser
sans son chien
est un bon chasseur.
Biarritz, station balnéaire réputée depuis le XIXe siècle.
Bayonne, capitale du Pays Basque, patrimoine architectural exceptionnel.
Saint-Jean-de-Luz, superbe baie, port de pêche, musée et monuments historiques.
Saint-Jean-Pied-de-Port, fortifications, ambiance médiévale, constructions en grès rose.
Hendaye, belle plage (3,5 km, la plus longue de la Côte basque), le Domaine d’Abbadia, site naturel protégé de 64 hectares.
Anglet, de belles plages et espaces verts.
Ciboure, station balnéaire réputée pour ses plages de sable fin.
1/ Les îles: île de Ré, île d’Oléron.
2/ La Rochelle, magnifique ville fortifiée sur la mer, fameuses tours médiévales du Vieux-Port, son aquarium et ses festivals.
3/ Saintes, amphithéâtre gallo-romain, Arc de Germanicus, cathédrale Saint-Pierre, basilique Saint-Eutrope, abbaye aux dames, Musée des Beaux-Arts.
4/ Rochefort, la Corderie royale, l’Arsenal maritime, La maison de Pierre Loti.
5/ Royan, station balnéaire et son immense plage de 2 km.
6/ Zoo de la Palmyre, l’un des plus importants parcs animaliers d’Europe.
7/ Villages médiévaux: Talmont-sur-Gironde et Mornac-sur-Seudre.
et, Fort Boyard, dressé en pleine mer, mais ne se visite pas.
La mémoire orale transmise de génération en génération dans une famille française ? Un livre écrit par le Dr Alexandre-Pierre Gaspar, président de La Longévité française, à lire (à cœur) et à apprendre (par cœur).
Une des plus anciennes et des plus populaires chansons françaises nous vient du Québec. Elle parle d’eau et de mémoire, deux grandes particularités de cette France d’Amérique qui fut la plus belle de nos colonies (on la nommera Nouvelle-France, on la surnommera Belle Province)… (extrait de A Coeur… Par Coeur). (suite…)
Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n’avais pas le temps de me dire : « Je m’endors. » Et, une demi-heure après, la pensée qu’il était temps de chercher le sommeil m’éveillait ; je voulais poser le volume que je croyais avoir encore dans les mains et souffler ma lumière ; je n’avais pas cessé en dormant de faire des réflexions sur ce que je venais de lire, mais ces réflexions avaient pris un tour un peu particulier ; il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage : une église, un quatuor, la rivalité de François Ier et de Charles-Quint. Cette croyance survivait pendant quelques secondes à mon réveil ; elle ne choquait pas ma raison, mais pesait comme des écailles sur mes yeux et les empêchait de se rendre compte que le bougeoir n’était pas allumé. Puis elle commençait à me devenir inintelligible, comme après la métempsycose les pensées d’une existence antérieure ; le sujet du livre se détachait de moi, j’étais libre de m’y appliquer ou non ; aussitôt je recouvrais la vue et j’étais bien étonné de trouver autour de moi une obscurité, douce et reposante pour mes yeux, mais peut-être plus encore pour mon esprit, à qui elle apparaissait comme une chose sans cause, incompréhensible, comme une chose vraiment obscure. Je me demandais quelle heure il pouvait être ; j’entendais le sifflement des trains qui, plus ou moins éloigné, comme le chant d’un oiseau dans une forêt, relevant les distances, me décrivait l’étendue de la campagne déserte où le voyageur se hâte vers la station prochaine ; et le petit chemin qu’il suit va être gravé dans son souvenir par l’excitation qu’il doit à des lieux nouveaux, à des actes inaccoutumés, à la causerie récente et aux adieux sous la lampe étrangère qui le suivent encore dans le silence de la nuit, à la douceur prochaine du retour.
Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann.
A poor young shepherd
J’ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer.
J’ai peur d’un baiser !
Pourtant j’aime Kate
Et ses yeux jolis.
Elle est délicate
Aux longs traits pâlis.
Oh ! que j’aime Kate !
C’est saint Valentin !
Je dois et je n’ose
Lui dire au matin…
La terrible chose
Que saint Valentin !
Elle m’est promise,
Fort heureusement !
Mais quelle entreprise
Que d’être un amant
Près d’une promise !
J »ai peur d’un baiser
Comme d’une abeille.
Je souffre et je veille
Sans me reposer :
J’ai peur d’un baiser !
— Paul Verlaine, Romances sans paroles
L’idéal des Français était de faire carrière dans une grande entreprise, ou mieux dans l’administration. On y trouvait son compte et la tranquillité. Mais les mentalités changent, on veut faire quelque chose de sa vie, on veut exister sur cette planète qui nous renvoie à l’essentiel, touchée qu’elle est de plein fouet par les effets de ces grosses structures qui nous nourrissaient grassement et nous promettaient des lendemains radieux, en échange d’une modique participation. Outre-Atlantique, les psychologues s’accordent à dire qu’à partir de la quarantaine il faut penser sérieusement à s’établir à son compte. Ce n’est effectivement qu’à ce prix qu’on pourra atteindre l’équilibre personnel, faire bouger la société et arrêter de se plaindre.
AG
Fondation ? En 1635 sous le règne de Louis XIII par le cardinal de Richelieu.
Pourquoi ? Définir les normes de la langue française, imposer le standard, encourager les bonnes pratiques par l’attribution de prix littéraires et de dons et subventions.
Qui ? Elle se compose de quarante membres élus par leurs pairs.
Quelques académiciens renommés ? Charles Perrault (1671), Bossuet (1671), Racine (1672), La Fontaine (1684), La Bruyère (1694), Montesquieu (1728), Voltaire (1746), Chateaubriand (1811), Lamartine (1829), Victor Hugo (1841), Musset (1852), Alexandre Dumas (1874), Montherlant (1960), Marguerite Yourcenar (1980), Amin Maalouf (2011).
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai connu sous un dais d’arbres verts et dorés
Et de palmiers, d’où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d’orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l’abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le cœur des poètes
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.
— Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)
La ligne C du RER d’Île-de-France qui relie à l’ouest Pontoise, Versailles-Château et Saint-Quentin-en-Yvelines d’une part, et au sud Massy – Palaiseau, Dourdan et Saint-Martin-d’Étampes, ainsi que Versailles-Chantiers en passant par le cœur de Paris s’habille en Versailles depuis le 16 mai 2012, pour une durée de deux ans. D’ici la fin de l’année, quatre rames desservant le château seront redécorées, les voyageurs pourront découvrir la galerie des Glaces, la bibliothèque du roi ou bien encore la chambre de la Reine.
Selon le syndicat France Police – Policiers en colère, la participation à l’acte 9 du mouvement des Gilets jaunes le 12 janvier 2019 à 17h serait de 360.000 manifestants à travers toute la France.
Le mot de passe des conjurés d’Hernani (Victor Hugo): vers de grandes choses par des voies étroites.
Adieu, plaisant pays de France,
O ma patrie
La plus chérie,
Qui a nourri ma jeune enfance.
Adieu ! France ! adieu, mes beaux jours !
La nef qui déjoint nos amours
N’a cy de moi que la moitié ;
Une part te reste, elle est tienne ;
Je la fie à ton amitié
Pour que de l’autre il te souvienne.
Chanson de Marie Stuart, Reine d’Ecosse, en partant de Calais pour Londres.
Capacité spécifiquement humaine
De ne pas laisser le fond
Gâcher la forme.
(Affable: celui à qui l’on peut parler)
— Alexandre-Pierre Gaspar
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, en fonction depuis le 17 mai 2017, justifie le maintien des dépenses de l’État par les aides dont nous aurions d’après elle tous absolument besoin. Ancienne employée de l’Assistance publique, il n’est pas étonnant qu’elle soutienne cette tradition humaniste à l’honneur de la médecine française. Mais elle oublie que l’État peut aussi avoir tendance à justifier le niveau de ses dépenses par les services promis en échange. Cet argument nous entraîne dans un spirale infernale, et chaque citoyen deviendrait au bout du compte totalement dépendant des aides d’un État certes coûteux, mais bienveillant, donc irréprochable. Le seul contrepoids de cette fuite en avant qui menace notre autonomie et notre liberté consiste à choisir les services proposés, à optimiser leur gestion et à évaluer leur efficacité. Nous risquerions sinon de devenir totalement dépendants de services que non seulement nous n’avons pas voulu, mais inefficaces, et, ce qui est le plus grave, dangereux pour notre survie même en tant qu’êtres libres, car ils nous feraient croire en définitive que nous ne pouvons plus nous en passer.
(AG)
Ainsi va le monde; on travaille, on projette, on arrange d’un côté; la fortune accomplit l’autre: et depuis l’affamé conquérant qui voudrait avaler la terre, jusqu’au paisible aveugle qui se laisse mener par son chien, tous sont le jouet de ses caprices.
— Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro
AirPortail is still the most simple and affordable system to buy an airline ticket departing from France.
Créé en l’an 2000, AirPortail.com reste le service le plus simple, le plus économique et le plus fiable pour choisir et réserver un vol à prix réduit au départ de France.
La célèbre actrice indienne, Aishwarya Rai, élue femme la plus belle du monde, est aussi une ambassadrice du charme français: en mai 2009, sous les couleurs de L’Oréal, première marque mondiale de cosmétique, elle a gravi une fois de plus les marches du festival de Cannes, pour notre plaisir à tous.
Une variation sur le Misanthrope de Molière,
orchestrée par Philippe Le Guay.
Lequel est le pessimiste:
Alceste ou Philinte ?
Fabrice Luchini ou Lambert Wilson ?
Sur quelque préférence une estime se fonde,
Et c’est n’estimer rien qu’estimer tout le monde.
[youtube:http://www.youtube.com/watch?v=uLLS7n2GBnQ]
– Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?
– Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur: ma famille commence où la vôtre finit.
(réponse d’Alexandre Dumas père à la provocation d’un aristocrate dans un salon parisien — l’auteur des Trois Mousquetaires, était quarteron, son père Thomas-Alexandre Davy de la Pailleterie, dit le général Dumas, était mulâtre de Saint-Domingue)
Alfred Cortot est un des plus prestigieux pianistes du XXe siècle. Fondateur de l’Ecole normale de musique de Paris, il savait également enseigner la musique et la raconter. Dans une vidéo mémorable il joue et commente « Le poète parle » (Der Dichter spricht) des Scènes d’enfants de Robert Schumann.
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines.
Soyez-vous l’un à l’autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste.
Jean de La Fontaine, Les deux Pigeons
Amour, amour, quand tu nous tiens,
On peut bien dire » Adieu prudence! »
— Jean de La Fontaine, Le Lion amoureux
Angèle, une chanteuse belge exceptionnelle dont on ne peut nier l’existence. Une voix douce, une gueule d’ange, un style à part, une femme avec beaucoup de talent. Elle s’est fait connaitre avec son single «La Loi de Murphy» en octobre 2017. Elle ne se doutait pas qu’elle allait devenir cette grande star qu’elle est devenue. La France entière l’a découverte et en est tombé amoureuse. Elle a sorti son tout premier album en 2018, qui a fait un succès, pas étonnant. Appréciée des jeunes comme des plus anciens, son public est large. On n’est jamais déçu de son travail. Jeter un coup d’œil à ce qu’elle fait ne ferait pas de mal. D’ailleurs, ça tombe bien, car le deuxième single qu’elle a sorti se nomme «Je veux tes yeux», c’est un signe!
Emma G.
[youtube search= »yes »]Angèle Van Laeken[/youtube]
» Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »
Et la sœur Anne, lui répondait :
» Je ne vois rien que le soleil qui poudroie, et l’herbe qui verdoie. «
Commune de la région Rhône-Alpes, département de la Haute-Savoie, Annecy est traversée par de nombreux canaux et rues piétonnes ce qui lui vaut le surnom de « la Venise des Alpes ».
Ses atouts ? Son lac, un des plus purs d’Europe et les premières stations de ski, les Aravis, dont la Clusaz et le Grand Bornand, à une trentaine de kilomètres seulement du centre ville.
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait: » A boire! à boire par pitié ! »
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: « Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. »
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: « Caramba! »
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
» Donne-lui tout de même à boire « , dit mon père.
— Victor Hugo, La légende des siècles
Le 6 mars 2007, l’accord officiel donnant naissance au Louvre Abu Dhabi sur une période de 30 ans, a été signé entre Abu Dhabi et la France. La date d’ouverture est prévue pour 2013 et le musée se situera sur l’Ile de Saadiyat (l’Ile du Bonheur). Cette île de 27 km² et à 500 mètres des côtes accueillera aussi 29 hôtels très haut de gamme, 3 marinas, 2 golfs, des musées dont le Guggenheim Abu Dhabi Museum ainsi que de nombreuses résidences privées. Les 300 oeuvres prêtées par la France, avec une répartition sur dix ans, seront issues des collections nationales, le temps pour les Emirats de constituer leur propre patrimoine, certaines comme la Joconde ou la Vénus de Milo ne pourront quitter la France. La Sorbonne Abu Dhabi avait déjà été inaugurée le 18 novembre 2006 par Gilles de Robien, ministre de l’Education nationale. Mixte et laïque, elle est un lieu de culture française où l’on enseigne les sciences humaines (lettres, histoire, géographie, archéologie). Cette année, 162 étudiants y sont inscrits, mais les frais de scolarité, s’ils sont très faibles en France, sont de 13000 Euros à Abu Dhabi!
ABC des éléments à trouver dans les statuts d’une association (modèle de statuts ci-joint en pdf):
La célèbre réplique d’Arletty dans Hôtel du Nord, de Marcel Carné (1938).
Les dialogues du film sont d’Henri Jeanson.
[youtube search= »yes »]Hôtel du Nord Atmosphère Atmosphère[/youtube]
Née en 1969 à Marseille, Stéphanie Kervel pose son oeil de photographe sur le passé colonial français d’Afrique du Nord avec humour et tendresse, nous rendant les images de ces paradis perdus où les cultures s’entrechoquèrent. Prédestinée à courir le monde, la première phrase de son merveilleux roman, Atterrissage forcé campe l’atmosphère du voyage qu’elle nous invite à faire, à l’intérieur du cœur de sa mère:
La matinée rend timidement ses formes et ses couleurs aux maisons du quartier endormi, quelques baîllements de volets qui s’entrouvrent et ma mère qui du fond de son lit, trempée de sueur, transpire toute la douleur des femmes de ce monde…
Disponible sur le site de la Fnac et dans toutes les bonnes librairies.
Le magasin Au Bon Marché fut fondé en 1838 par les frères Videau qui s’associent en 1852 avec Aristide et Marguerite Boucicaut qui développent alors le concept de grand magasin. En 1863, les Boucicaut rachètent les parts sociales des frères Videau, Au Bon Marché devient alors une véritable institution commerciale et un modèle international. Émile Zola s’en inspirera pour son roman Au Bonheur des Dames. Le groupe LVMH de Bernard Arnault rachète Au Bon Marché en 1984 pour en faire le grand magasin du luxe de la rive gauche, il devient Le Bon Marché en 1989
Précédant de 17 ans Thomas Edison, qui avait déjà perdu la bataille de l’électricité contre Nikola Tesla, un typographe français, Edouard-Léon Scott de Martinville, a mis au point le phonautographe, dont le principe était de transmettre les vibrations sonores à un stylet gravant un cylindre enduit de noir de fumée. Son enregistrement d’Au clair de la lune, le premier audible de la voix humaine, a été reconstitué par des chercheurs américains du Lawrence Berkeley National Laboratory.
LA NUIT D’OCTOBRE
le poète.
Le mal dont j’ai souffert s’est enfui comme un rêve.
Je n’en puis comparer le lointain souvenir
Qu’à ces brouillards légers que l’aurore soulève
Et qu’avec la rosée on voit s’évanouir.
la muse.
Qu’aviez-vous donc, ô mon poëte !
Et quelle est la peine secrète
Qui de moi vous a séparé ?
Hélas ! je m’en ressens encore.
Quel est donc ce mal que j’ignore
Et dont j’ai si longtemps pleuré ?
le poète.
C’était un mal vulgaire et bien connu des hommes ;
Mais, lorsque nous avons quelque ennui dans le cœur,
Nous nous imaginons, pauvres fous que nous sommes,
Que personne avant nous n’a senti la douleur.
la muse.
Il n’est de vulgaire chagrin
Que celui d’une âme vulgaire.
Ami, que ce triste mystère
S’échappe aujourd’hui de ton sein.
Crois-moi, parle avec confiance ;
Le sévère Dieu du silence
Est un des frères de la Mort ;
En se plaignant on se console,
Et quelquefois une parole
Nous a délivrés d’un remord.
Le poète.
S’il fallait maintenant parler de ma souffrance,
Je ne sais trop quel nom elle devrait porter,
Si c’est amour, folie, orgueil, expérience,
Ni si personne au monde en pourrait profiter.
Je veux bien toutefois t’en raconter l’histoire,
Puisque nous voilà seuls, assis près du foyer.
Prends cette lyre, approche, et laisse ma mémoire
Au son de tes accords doucement s’éveiller.
La muse.
Avant de me dire ta peine,
Ô poëte ! en es-tu guéri ?
Songe qu’il t’en faut aujourd’hui
Parler sans amour et sans haine.
S’il te souvient que j’ai reçu
Le doux nom de consolatrice,
Ne fais pas de moi la complice
Des passions qui t’ont perdu.
Le poète.
Je suis si bien guéri de cette maladie,
Que j’en doute parfois lorsque j’y veux songer ;
Et, quand je pense aux lieux où j’ai risqué ma vie,
J’y crois voir à ma place un visage étranger.
Muse, sois donc sans crainte ; au souffle qui t’inspire
Nous pouvons sans péril tous deux nous confier.
Il est doux de pleurer, il est doux de sourire
Au souvenir des maux qu’on pourrait oublier.
La muse.
Comme une mère vigilante
Au berceau d’un fils bien-aimé,
Ainsi je me penche tremblante
Sur ce cœur qui m’était fermé.
Parle, ami, — ma lyre attentive
D’une note faible et plaintive
Suit déjà l’accent de ta voix,
Et dans un rayon de lumière,
Comme une vision légère,
Passent les ombres d’autrefois.
Le poète.
Jours de travail ! seuls jours où j’ai vécu !
Ô trois fois chère solitude !
Dieu soit loué, j’y suis donc revenu,
À ce vieux cabinet d’étude !
Pauvre réduit, murs tant de fois déserts,
Fauteuils poudreux, lampe fidèle,
Ô mon palais, mon petit univers,
Et toi, Muse, ô jeune immortelle,
Dieu soit loué, nous allons donc chanter !
Oui, je veux vous ouvrir mon âme.
Vous saurez tout, et je vais vous conter
Le mal que peut faire une femme ;
Car c’en est une, ô mes pauvres amis
(Hélas ! vous le saviez peut-être),
C’est une femme à qui je fus soumis
Comme le serf l’est à son maître.
Joug détesté ! c’est par là que mon cœur
Perdit sa force et sa jeunesse ; —
Et cependant, auprès de ma maîtresse,
J’avais entrevu le bonheur.
Près du ruisseau quand nous marchions ensemble,
Le soir, sur le sable argentin,
Quand devant nous le blanc spectre du tremble
De loin nous montrait le chemin ;
Je vois encore, aux rayons de la lune,
Ce beau corps plier dans mes bras…
N’en parlons plus… — je ne prévoyais pas
Où me conduisait la Fortune.
Sans doute alors la colère des dieux
Avait besoin d’une victime ;
Car elle m’a puni comme d’un crime
D’avoir essayé d’être heureux.
La muse.
L’image d’un doux souvenir
Vient de s’offrir à ta pensée.
Sur la trace qu’il a laissée
Pourquoi crains-tu de revenir !
Est-ce faire un récit fidèle
Que de renier ses beaux jours ?
Si ta fortune fut cruelle,
Jeune homme, fais du moins comme elle,
Souris à tes premiers amours.
Le poète.
Non, — c’est à mes malheurs que je prétends sourire.
Muse, je te l’ai dit : je veux, sans passion,
Te conter mes ennuis, mes rêves, mon délire,
Et t’en dire le temps, l’heure et l’occasion.
C’était, il m’en souvient, par une nuit d’automne,
Triste et froide, à peu près semblable à celle-ci ;
Le murmure du vent, de son bruit monotone,
Dans mon cerveau lassé berçait mon noir souci.
J’étais à la fenêtre, attendant ma maîtresse ;
Et, tout en écoutant dans cette obscurité,
Je me sentais dans l’âme une telle détresse,
Qu’il me vint le soupçon d’une infidélité.
La rue où je logeais était sombre et déserte ;
Quelques ombres passaient, un falot à la main ;
Quand la bise sifflait dans la porte entr’ouverte,
On entendait de loin comme un soupir humain.
Je ne sais, à vrai dire, à quel fâcheux présage
Mon esprit inquiet alors s’abandonna.
Je rappelais en vain un reste de courage,
Et me sentis frémir lorsque l’heure sonna.
Elle ne venait pas. Seul, la tête baissée,
Je regardai longtemps les murs et le chemin, —
Et je ne t’ai pas dit quelle ardeur insensée
Cette inconstante femme allumait en mon sein ;
Je n’aimais qu’elle au monde, et vivre un jour sans elle
Me semblait un destin plus affreux que la mort.
Je me souviens pourtant qu’en cette nuit cruelle
Pour briser mon lien je fis un long effort.
Je la nommai cent fois perfide et déloyale,
Je comptai tous les maux qu’elle m’avait causés.
Hélas ! au souvenir de sa beauté fatale,
Quels maux et quels chagrins n’étaient pas apaisés !
Le jour parut enfin. — Las d’une vaine attente,
Sur le bord du balcon je m’étais assoupi ;
Je rouvris la paupière à l’aurore naissante,
Et je laissai flotter mon regard ébloui.
Tout à coup, au détour de l’étroite ruelle,
J’entends sur le gravier marcher à petit bruit…
Grand Dieu ! préservez-moi ! je l’aperçois, c’est elle ;
Elle entre. — D’où viens-tu ? qu’as-tu fait cette nuit ?
Réponds, que me veux-tu ? qui t’amène à cette heure ?
Ce beau corps, jusqu’au jour, où s’est-il étendu ?
Tandis qu’à ce balcon, seul, je veille et je pleure,
En quel lieu, dans quel lit, à qui souriais-tu ?
Perfide ! audacieuse ! est-il encor possible
Que tu viennes offrir ta bouche à mes baisers ?
Que demandes-tu donc ? par quelle soif horrible
Oses-tu m’attirer dans tes bras épuisés ?
Va-t’en, retire-toi, spectre de ma maîtresse !
Rentre dans ton tombeau si tu t’en es levé ;
Laisse-moi pour toujours oublier ma jeunesse,
Et, quand je pense à toi, croire que j’ai rêvé !
La muse.
Apaise-toi, je t’en conjure ;
Tes paroles m’ont fait frémir.
Ô mon bien-aimé ! ta blessure
Est encor prête à se rouvrir.
Hélas ! elle est donc bien profonde ?
Et les misères de ce monde
Sont si lentes à s’effacer !
Oublie, enfant, et de ton âme
Chasse le nom de cette femme,
Que je ne veux pas prononcer.
Le poète.
Honte à toi qui la première
M’as appris la trahison,
Et d’horreur et de colère
M’as fait perdre la raison !
Honte à toi, femme à l’œil sombre,
Dont les funestes amours
Ont enseveli dans l’ombre
Mon printemps et mes beaux jours !
C’est ta voix, c’est ton sourire,
C’est ton regard corrupteur,
Qui m’ont appris à maudire
Jusqu’au semblant du bonheur ;
C’est ta jeunesse et tes charmes
Qui m’ont fait désespérer,
Et si je doute des larmes,
C’est que je t’ai vu pleurer.
Honte à toi, j’étais encore
Aussi simple qu’un enfant ;
Comme une fleur à l’aurore,
Mon cœur s’ouvrait en t’aimant.
Certes, ce cœur sans défense
Put sans peine être abusé ;
Mais lui laisser l’innocence
Était encor plus aisé.
Honte à toi ! tu fus la mère
De mes premières douleurs,
Et tu fis de ma paupière
Jaillir la source des pleurs !
Elle coule, sois-en sûre,
Et rien ne la tarira ;
Elle sort d’une blessure
Qui jamais ne guérira ;
Mais dans cette source amère
Du moins je me laverai,
Et j’y laisserai, j’espère,
Ton souvenir abhorré !
La muse.
Poëte, c’est assez. Auprès d’une infidèle
Quand ton illusion n’aurait duré qu’un jour,
N’outrage pas ce jour lorsque tu parles d’elle ;
Si tu veux être aimé, respecte ton amour.
Si l’effort est trop grand pour la faiblesse humaine
De pardonner les maux qui nous viennent d’autrui,
Épargne-toi du moins le tourment de la haine ;
À défaut du pardon, laisse venir l’oubli.
Les morts dorment en paix dans le sein de la terre :
Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints.
Ces reliques du cœur ont aussi leur poussière ;
Sur leurs restes sacrés ne portons pas les mains.
Pourquoi, dans ce récit d’une vive souffrance,
Ne veux-tu voir qu’un rêve et qu’un amour trompé ?
Est-ce donc sans motif qu’agit la Providence
Et crois-tu donc distrait le Dieu qui t’a frappé ?
Le coup dont tu te plains t’a préservé peut-être,
Enfant ; car c’est par là que ton cœur s’est ouvert.
L’homme est un apprenti, la douleur est son maître,
Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert.
C’est une dure loi, mais une loi suprême
Vieille comme le monde et la fatalité,
Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême,
Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté.
Les moissons pour mûrir ont besoin de rosée ;
Pour vivre et pour sentir l’homme a besoin des pleurs ;
La joie a pour symbole une plante brisée,
Humide encor de pluie et couverte de fleurs.
Ne te disais-tu pas guéri de ta folie ?
N’es-tu pas jeune, heureux, partout le bienvenu ?
Et ces plaisirs légers qui font aimer la vie,
Si tu n’avais pleuré, quel cas en ferais-tu ?
Lorsqu’au déclin du jour, assis sur la bruyère,
Avec un vieil ami tu bois en liberté,
Dis-moi, d’aussi bon cœur lèverais-tu ton verre,
Si tu n’avais senti le prix de la gaieté ?
Aimerais-tu les fleurs, les prés et la verdure,
Les sonnets de Pétrarque et le chant des oiseaux,
Michel-Ange et les arts, Shakspeare et la nature,
Si tu n’y retrouvais quelques anciens sanglots ?
Comprendrais-tu des cieux l’ineffable harmonie,
Le silence des nuits, le murmure des flots,
Si quelque part là-bas la fièvre et l’insomnie
Ne t’avaient fait songer à l’éternel repos ?
N’as-tu pas maintenant une belle maîtresse ?
Et, lorsqu’en t’endormant tu lui serres la main,
Le lointain souvenir des maux de ta jeunesse
Ne rend-il pas plus doux son sourire divin ?
N’allez-vous pas aussi vous promener ensemble
Au fond des bois fleuris, sur le sable argentin ?
Et, dans ce vert palais, le blanc spectre du tremble
Ne sait-il plus, le soir, vous montrer le chemin ?
Ne vois-tu pas alors, aux rayons de la lune,
Plier comme autrefois un beau corps dans tes bras,
Et si dans le sentier tu trouvais la Fortune,
Derrière elle, en chantant, ne marcherais-tu pas ?
De quoi te plains-tu donc ? L’immortelle espérance
S’est retrempée en toi sous la main du malheur.
Pourquoi veux-tu haïr ta jeune expérience,
Et détester un mal qui t’a rendu meilleur ?
Ô mon enfant ! plains-la, cette belle infidèle
Qui fit couler jadis les larmes de tes yeux ;
Plains-la ! c’est une femme, et Dieu t’a fait, près d’elle,
Deviner, en souffrant, le secret des heureux.
Sa tâche fut pénible ; elle t’aimait peut-être ;
Mais le destin voulait qu’elle brisât ton cœur.
Elle savait la vie, et te l’a fait connaître ;
Une autre a recueilli le fruit de ta douleur.
Plains-la ! son triste amour a passé comme un songe ;
Elle a vu ta blessure et n’a pu la fermer.
Dans ses larmes, crois-moi, tout n’était pas mensonge.
Quand tout l’aurait été, plains-la ! tu sais aimer.
Le poète.
Tu dis vrai : la haine est impie,
Et c’est un frisson plein d’horreur
Quand cette vipère assoupie
Se déroule dans notre cœur.
Écoute-moi donc, ô déesse !
Et sois témoin de mon serment :
Par les yeux bleus de ma maîtresse,
Et par l’azur du firmament ;
Par cette étincelle brillante
Qui de Vénus porte le nom,
Et comme une perle tremblante,
Scintille au loin sur l’horizon ;
Par la grandeur de la nature,
Par la bonté du Créateur ;
Par la clarté tranquille et pure
De l’astre cher au voyageur ;
Par les herbes de la prairie,
Par les forêts, par les prés verts,
Par la puissance de la vie,
Par la sève de l’univers ;
Je te bannis de ma mémoire,
Reste d’un amour insensé,
Mystérieuse et sombre histoire
Qui dormiras dans le passé !
Et toi qui, jadis, d’une amie
Portas la forme et le doux nom,
L’instant suprême où je t’oublie
Doit être celui du pardon.
Pardonnons-nous ; — je romps le charme
Qui nous unissait devant Dieu.
Avec une dernière larme
Reçois un éternel adieu.
— Et maintenant, blonde rêveuse,
Maintenant, Muse, à nos amours !
Dis-moi quelque chanson joyeuse,
Comme au premier temps des beaux jours.
Déjà la pelouse embaumée
Sent les approches du matin ;
Viens éveiller ma bien-aimée,
Et cueillir les fleurs du jardin.
Viens voir la nature immortelle
Sortir des voiles du sommeil ;
Nous allons renaître avec elle
Au premier rayon du soleil !
— Alfred de Musset
Roman de Marcel Proust, publié entre 1913 et 1927.
Sept tomes :
Du côté de chez Swann
À l’ombre des jeunes filles en fleurs
Le Côté de Guermantes
Sodome et Gomorrhe I et II
La Prisonnière
Albertine disparue
Le Temps retrouvé
Principaux personnages: le narrateur, Albertine, Françoise, Charles Swann, Odette Swann, Gilberte Swann, le baron de Charlus, Oriane de Guermantes, Robert de Saint-Loup, Madame Verdurin.
Au pays parfumé que le soleil caresse,
J’ai vu dans un retrait de tamarins ambrés
Et de palmiers d’où pleut sur les yeux la paresse
Une dame créole aux charmes ignorés.
Son teint est pâle et chaud: la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.
Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la vaste Loire,
Belle digne d’orner les antiques manoirs,
Vous feriez, à l’abri des mousseuses retraites
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes
Que vos regards rendraient plus soumis que vos Noirs.
— Charles Baudelaire (1841)
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit ! — Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal
« Nous devons changer quelque chose. »
« Je suspends pour une durée de 6 mois ces mesures fiscales. »
— Édouard Philippe, phrases extraites de son discours du 4 décembre 2018.
Versions simplifiées:
Nous devons changer.
Je suspends ces mesures fiscales.
Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi !
Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu’elle serait impossible et qu’elle paraîtrait absurde aujourd’hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie.
Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France.
Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées.
Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d’un grand sénat souverain qui sera à l’Europe ce que le parlement est à l’Angleterre, ce que la diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblée législative est à la France.
Un jour viendra où l’on montrera un canon dans les musées comme on y montre aujourd’hui un instrument de torture, en s’étonnant que cela ait pu être.
Victor Hugo,
Extrait du discours prononcé le 21 août 1849, à l’occasion du 3ème Congrès international de la paix de Paris.
Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :
Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres.
Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.
Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu’il est presque impossible de les plaindre.
On ne peut se mettre dans l’idée que Dieu, qui est un être très sage ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir,
Il est si naturel de penser que c’est la couleur qui constitue l’essence de l’humanité, que les peuples d’Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu’ils ont avec nous d’une façon plus marquée.
On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui, chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, étaient d’une si grande conséquence, qu’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.
Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or, qui, chez des nations policées, est d’une si grande conséquence.
Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.
De petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ?
L’Esprit des lois (chapitre V, Livre XI), Montesquieu (1748)
« Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. Il faut donc que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »
Citation extraite de « De l’esprit des lois » (1748) de Montesquieu.
Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis : Veux-tu t’en venir dans les champs ?
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis : Veux-tu, c’est le mois où l’on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?
Elle essuya ses pieds à l’herbe de la rive ;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !
Comme l’eau caressait doucement le rivage !
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.
— Victor Hugo, Les Comtemplations
Sur la bruyère longue infiniment.
Voici le vent cornant Novembre,
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs,
Voici le vent.
Le vent sauvage de Novembre.
Aux puits des fermes,
Les sceaux de fer et les poulies
Grincent ;
Aux citernes des fermes,
Les sceaux et les poulies
Grincent et crient
Toute la mort, dans leurs mélancolies.
Le vent rafle, le long de l’eau,
Les feuilles mortes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre ;
Le vent mord, dans les branches,
Des nids d’oiseaux ;
Le vent râpe du fer
Et peigne, au loin, les avalanches,
Rageusement, du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Dans les étables lamentables,
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falote
De vitres et de papier.
— Le vent sauvage de Novembre ! —
Sur sa butte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d’éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Les vieux chaumes, à cropetons,
Autour de leurs clochers d’église,
Sont ébranlés sur leurs bâtons ;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent, comme un grand vol,
Rabattu noir, contre le sol.
Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L’avez-vous rencontré le vent,
Au carrefour des trois cents routes,
Criant de froid, soufflant d’ahan,
L’avez-vous rencontré le vent,
Celui des peurs et des déroutes ;
L’avez-vous vu, cette nuit-là,
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n’en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient, comme des bêtes,
Sous la tempête ?
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant Novembre.
— Émile Verhaeren, «Le Vent»
Henri Manguin (1874-1949), Musée de L’Annonciade, Saint-Tropez. L’un des Henri des principaux créateurs du fauvisme français. Il découvre Saint Tropez en 1904.
Devant les alertes concernant le vaccin Covid-19 (Vazevria) produit par AstraZeneca, la Haute Autorité de Santé (HAS) avait recommandé le 19 mars 2021 de le réserver à une utilisation chez les 55 ans et plus suivant ainsi la logique du principe de précaution, la plupart des victimes ayant été des sujets jeunes. En effet, il ne faut pas confrondre bénéfice/risque personnel (faible danger de forme grave chez les plus jeunes) et bénéfice/risque au niveau collectif (un indicateur de santé publique). D’autant plus, qu’il suffit de se reporter sur un vaccin précédent (Pfizer) ou suivant. La population française a d’ailleurs bien compris que le risque n’en valait pas la chandelle et désaffecte le vaccin AstraZeneca dans toutes les tranches d’âge.
(AG)
Dites-moi où, n’en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades ne Thaïs
Qui fut sa cousine germaine,
Écho parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu’humaine
Mais où sont les neiges d’antan ?
Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fut jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?
La reine Blanche comme lis
Qui chantait à voix de seraine,
Berthe au grand pied, Bietris, Alis,
Haremburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne la bonne Lorraine
Qu’Anglais brûlèrent à Rouen;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?
Prince, n’enquerrez de semaine
Où elles sont, ne de cet an,
Qu’à ce refrain ne vous remaine:
Mais où sont les neiges d’antan ?
François Villon (1431-apr.1463)
Le Grand Testament
Mis en musique et chanté par Georges Brassens dans son album Le Vent (1953).
Je congnois bien mouches en laict,
Je congnois à la robe l’homme,
Je congnois le beau temps du laid,
Je congnois au pommier la pomme,
Je congnois l’arbre à veoir la gomme,
Je congnois quand tout est de mesme,
Je congnois qui besongne ou chomme,
Je congnois tout, fors que moy-mesme.
Je congnois pourpoinct au collet,
Je congnois le moyne à la gonne,
Je congnois le maistre au valet,
Je congnois au voyle la nonne,
Je congnois quand piqueur jargonne,
Je congnois folz nourriz de cresme,
Je congnois le vin à la tonne,
Je congnois tout, fors que moy-mesme.
Je congnois cheval du mulet,
Je congnois leur charge et leur somme,
Je congnois Bietrix et Bellet,
Je congnois gect qui nombre et somme,
Je congnois vision en somme,
Je congnois la faulte des Boesmes,
Je congnois filz, varlet et homme :
Je congnois tout, fors que moy-mesme.
ENVOI
Prince, je congnois tout en somme,
Je congnois coulorez et blesmes,
Je congnois mort qui nout consomme,
Je congnois tout, fors que moy-mesme.
As for Balzac, he was a most remarkable combination of the artistic temperament with the scientific spirit. The latter he bequeathed to his disciples. The former was entirely his own. The difference between such a book as M. Zola’s L’Assommoir and Balzac’s Illusions Perdues is the difference between unimaginative realism and imaginative reality. ‘All Balzac’s characters’ said Baudelaire, ‘are gifted with the same ardour of life that animated himself. All his fictions are as deeply coloured as dreams. Each mind is a weapon loaded to the muzzle with will. The very scullions have genius.’ A steady course of Balzac reduces our living friends to shadows, and our acquaintances to the shadows of shades. His characters have a kind of fervent fiery-coloured existence. They dominate us, and defy scepticism. One of the greatest tragedies of my life is the death of Lucien de Rubempre. It is a grief from which I have never been able completely to rid myself. It haunts me in my moments of pleasure. I remember it when I laugh. But Balzac is no more a realist than Holbein was. He created life, he did not copy it.
(Oscar Wilde)
Lège-Cap-Ferret: phare du Cap-Ferret, 25 km de plages le long des dunes.
Arès: port ostréicole et ses cabanes.
Andernos-les-Bains: vestiges gallo-romains, site naturel des Quinconces, la jetée, l’église Saint-Éloi.
Gujan-Mestras: ses sept ports, parcs de loisirs, l’église Saint-Maurice.
La Teste de Buch: l’île aux Oiseaux, la dune du Pyla, les plages.
Arcachon: la dune du Pyla, l’île aux Oiseaux et les Cabanes tchanquées, le port de plaisance, la plage Pereire.
Pyla-sur-Mer: sa dune la plus haute d’Europe, son banc d’Arguin, sa réserve ornithologique, sa forêt et ses plages.
Bataille de Soissons: 486 après J.-C.
Syagrius, maître d’un domaine s’étendant de la Loire à la Somme, est vaincu par Clovis, roi des Francs. Cette bataille marque la fin du dernier vestige du pouvoir romain en Gaule. L’anecdote du vase de Soissons montre à la fois le caractère équitable des Francs et la naissance du pouvoir royal qui prendra à terme le pas sur le communautarisme.
Retrouvez la bataille de Soissons dans le livre jaune de la culture française: A cœur... Par cœur
– Le ticket de l’après-législatives ?
– un retour à la France des artisans, des commerçants, des entrepreneurs ?
– une tendance de fond irréristible ?
– à l’abri des sondages ?
Bar de Haute-Loire ?
Bonne Histoire Lubrique ?
Balkanique Hérétique Légaliste ?
Bonificateur Habituel de la Lybie ?
Bourrage de Haute Littérature ?
(AG)
Station balnéaire réputée depuis le XIXe siècle, l’impératrice Eugénie décida d’en faire sa villégiature après y avoir séjourné.
Napoléon III lui construisit un palais, aujourd’hui Hôtel du Palais, toutes les têtes couronnées d’Europe suivirent.
En 1957, le scénariste américain Peter Viertel, époux de Deborah Kerr, lança le surf à Biarritz.
1993: Premier Surf Festival, depuis, en Juillet, le Surf Festival de Biarritz attire des surfers du monde entier.
Biarritz est une commune du département des Pyrénées-Atlantiques, région Aquitaine.
Le titre du dernier spectacle enregistré de Blanche Gardin, Bonne nuit Blanche, résume son irrésistible approche: nous renvoyer à l’étonnement du paradoxe d’exister. La nuit est faite pour un repos paisible, mais on peut y vivre les affres de l’insomnie. Le jour nous entraîne dans des folies, mais on peut aussi s’en détacher par un regard lucide, teinté de cet humour qui est le signe de notre libération. Bonne nuit Blanche est à voir (et à revoir) absolument sur tous les bons réseaux.
(AG)
[youtube search= »yes »]Bonne nuit Blanche[/youtube]
Booz s’était couché de fatigue accablé;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge;
Il était, quoique riche, à la justice enclin;
Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin;
Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
Sa gerbe n’était point avare ni haineuse;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse;
– Laissez tomber exprès des épis, disait-il.
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques,
Vêtu de probité candide et de lin blanc;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.
Booz était bon maître et fidèle parent;
Il était généreux, quoiqu’il fût économe;
Les femmes regardaient Booz plus qu’un jeune homme,
Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.
Le vieillard, qui revient vers la source première,
Entre aux jours éternels et sort des jours changeants;
Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,
Mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière.
*
Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens.
Près des meules, qu’on eût prises pour des décombres,
Les moissonneurs couchés faisaient des groupes sombres;
Et ceci se passait dans des temps très-anciens.
Les tribus d’Israël avaient pour chef un juge;
La terre, où l’homme errait sous la tente, inquiet
Des empreintes de pieds de géants qu’il voyait,
Était encor mouillée et molle du déluge.
*
Comme dormait Jacob, comme dormait Judith,
Booz, les yeux fermés, gisait sous la feuillée;
Or, la porte du ciel s’étant entre-bâillée
Au-dessus de sa tête, un songe en descendit.
Et ce songe était tel, que Booz vit un chêne
Qui, sorti de son ventre, allait jusqu’au ciel bleu;
Une race y montait comme une longue chaîne;
Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu.
Et Booz murmurait avec la voix de l’âme:
« Comment se pourrait-il que de moi ceci vînt?
Le chiffre de mes ans a passé quatre-vingt,
Et je n’ai pas de fils, et je n’ai plus de femme. »
« Voilà longtemps que celle avec qui j’ai dormi,
Ô Seigneur ! a quitté ma couche pour la vôtre;
Et nous sommes encor tout mêlés l’un à l’autre,
Elle à demi vivante et moi mort à demi.
« Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
Comment se pourrait-il que j’eusse des enfants ?
Quand on est jeune, on a des matins triomphants;
Le jour sort de la nuit comme d’une victoire;
Mais, vieux, on tremble ainsi qu’à l’hiver le bouleau;
Je suis veuf, je suis seul, et sur moi le soir tombe.
Et je courbe, ô mon Dieu ! mon âme vers la tombe,
Comme un bœuf ayant soif penche son front vers l’eau. »
Ainsi parlait Booz dans le rêve et l’extase,
Tournant vers Dieu ses yeux par le sommeil noyés;
Le cèdre ne sent pas une rose à sa base,
Et lui ne sentait pas une femme à ses pieds.
*
Pendant qu’il sommeillait, Ruth, une moabite,
S’était couchée aux pieds de Booz, le sein nu,
Espérant on ne sait quel rayon inconnu,
Quand viendrait du réveil la lumière subite.
Booz ne savait point qu’une femme était là,
Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d’elle.
Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.
L’ombre était nuptiale, auguste et solennelle;
Les anges y volaient sans doute obscurément.
Car on voyait passer dans la nuit, par moment,
Quelque chose de bleu qui paraissait une aile.
La respiration de Booz qui dormait,
Se mêlait au bruit sourd des ruisseaux sur la mousse.
On était dans le mois où la nature est douce,
Les collines ayant des lys sur leur sommet.
Ruth songeait et Booz dormait ; l’herbe était noire;
Les grelots des troupeaux palpitaient vaguement;
Une immense bonté tombait du firmament;
C’était l’heure tranquille où les lions vont boire.
Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l’ombre
Brillait à l’occident, et Ruth se demandait,
Immobile, ouvrant l’œil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été,
Avait, en s’en allant, négligemment jeté
Cette faucille d’or dans le champ des étoiles.
— Victor Hugo, La Légende des siècles (1859)
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Chaîne française de magasins fondée par François Lemarchand en 1990. Démarche initiale: inviter les citadins à se reconnecter à la nature. Plusieurs dizaines de magasins en France, en Belgique et en Suisse. Produits originaux et de qualité liés au jardinage, aux sciences, à la randonnée, à l’observation, au bien-être, ainsi que des jouets et des jeux d’éveil, des bijoux et des disques.
La chambre était tendue de satin rose broché de ramages cramoisis, les rideaux tombaient amplement des fenêtres, cassant sur un tapis à fleurs de pourpre leurs grands plis de velours grenat. Aux murs étaient appendus des sanguines de Boucher et des plats ronds en cuivre fleuronnés et niellés par un artiste de la Renaissance.
Le divan, les fauteuils, les chaises, étaient couverts d’étoffe pareille aux tentures, avec crépines incarnates, et sur la cheminée que surmontait une glace sans tain, découvrant un ciel d’automne tout empourpré par un soleil couchant et des forêts aux feuillages lie de vin, s’épanouissait, dans une vaste jardinière, un énorme bouquet d’azaléas carminées, de sauges, de digitales et d’amarantes.
La toute-puissante déesse était enfouie dans les coussins du divan, frottant ses tresses rousses sur le satin cerise, déployant ses jupes roses, faisant tournoyer au bout de son pied sa mignonne mule de maroquin. Elle soupira mignardement, se leva, étira ses bras, fit craquer ses jointures, saisit une bouteille à large ventre et se versa, dans un petit verre effilé de patte et tourné en vrille, un filet de porto mordoré.
À ce moment, le soleil inonda le boudoir de ses lueurs rouges, piqua de scintillantes bluettes les spirales du verre, fit étinceler, comme des topazes brûlées, l’ambrosiaque liqueur et, brisant ses rayons contre le cuivre des plats, y alluma de fulgurants incendies. Ce fut un rutilant fouillis de flammes sur lequel se découpa la figure de la buveuse, semblable à ces vierges du Cimabué et de l’Angelico, dont les têtes sont ceintes de nimbes d’or.
Cette fanfare de rouge m’étourdissait ; cette gamme d’une intensité furieuse, d’une violence inouïe, m’aveuglait ; je fermai les yeux et, quand je les rouvris, la teinte éblouissante s’était évanouie, le soleil s’était couché !
Depuis ce temps, le boudoir rouge et la buveuse ont disparu ; le magique flamboiement s’est éteint pour moi.
L’été, cependant, alors que la nostalgie du rouge m’oppresse plus lourdement, je lève la tête vers le soleil, et là, sous ses cuisantes piqûres, impassible, les yeux obstinément fermés, j’entrevois, sous le voile de mes paupières, une vapeur rouge ; je rappelle mes souvenirs et je revois, pour une minute, pour une seconde, l’inquiétante fascination, l’inoubliable enchantement.
— Joris-Karl Huysmans, Le Drageoir aux épices (1874)
Limoges se doit d’être la capitale de la porcelaine en France grâce à la découverte de gisements de kaolin à proximité de la ville. Au XVIIIe siècle, sous l’impulsion de Turgot, se développe l’industrie de la porcelaine, aujourd’hui célèbre dans le monde entier. Le secteur de la porcelaine est en crise depuis les années 80 avec la concurrence asiatique, il compte encore, en Haute-Vienne, une douzaine de manufactures principales et un millier d’employés. Les principales manufactures sont les maisons Bernardaud, Haviland, Royal Limoges. Pour éviter toute confusion, toute porcelaine fabriquée dans le département de la Haute-Vienne est marquée d’un tampon au vert de chrome « Limoges France ».
Arcachon est la principale agglomération du bassin d’Arcachon.
Commune du département de la Gironde, région Aquitaine.
Station balnéaire historique, dès le XIXe siècle.
Nombreuses villas classées (Allée Faust).
La France est divisée depuis 2011 en 101 départements, dont 5 sont en outre-mer.
DE LA PEUR
Je ne suis pas bon naturaliste (qu’ils disent), et ne sais guère par quels ressorts la peur agit en nous ; mais tant il y a que c’est une étrange passion : et disent les médecins qu’ils n’en est aucune qui emporte plutôt notre jugement hors de sa duc assiette. De vrai, j’ai vu beaucoup de gens devenus insensés de peur ; et, au plus rassis, il est certain, pendant que son accès dure, qu’elle engendre de terribles éblouissements. Je laisse à part le vulgaire, à qui elle représente tantôt les bisaïeux sortis du tombeau enveloppés en leur suaire, tantôt des loups-garous, des lutins et des chimères ; mais parmi les soldats mêmes, où elle devrait trouver moins de place, combien de fois a-t-elle changé un troupeau de brebis en escadrons de corselets ? des roseaux et des cannes eu gendarmes et lanciers ? nos amis en nos ennemis ? et la croix blanche à la rouge ?
Lorsque Monsieur de Bourbon prit Rome, un porte-enseigne, qui était à la garde du bourg Saint-Pierre, fut saisi de tel effroi à la première alarme, que par le trou d’une ruine il se jeta, l’enseigne au poing, hors la ville, droit aux ennemis, pensant tirer vers le dedans de la ville ; et à peine enfin, voyant la troupe de Monsieur de Bourbon se ranger pour le soutenir, estimant que ce fût une sortie que ceux de la ville fissent, il se reconnut, et tournant tête, rentra par ce même trou, par lequel il était sorti plus de trois cents pas avant en la campagne.
Il n’en advint pas du tout si heureusement à l’enseigne du capitaine Julie, lorsque Saint-Paul fut pris sur nous par le comte de Buren et monsieur de Reulx ; car, étant si fort éperdu de frayeur que de se jeter avec son enseigne hors de la villepar une canonnière, il fut mis en pièces par les assaillants. Et, au même siège, fut mémorable la peur qui saisit et glaça si fort le cœur d’un gentilhomme, qu’il en tomba raide mort par terre, à la brèche, sans aucune blessure.
Pareille rage pousse parfois toute une multitude. En l’une des rencontres de Germanicus contre les Allemands, deux grosses troupes prirent d’effroi deux routes opposites : l’une fuyait d’où l’autre partait.
Tantôt elle nous donne des ailes aux talons, comme aux deux premiers ; tantôt elle nous cloue les pieds et les entrave, comme on lit de l’empereur Théophile, lequel, en une bataille qu’il perdit contre les Agarènes, devint si étonné et si transi qu’il ne pouvait prendre parti de s’enfuir, jusqu’à ce que Manuel, l’un des principaux chefs de son armée, l’ayant terrassé et secoué comme pour l’éveiller d’un profond somme, lui dit : « Si vous ne me suivez, je vous tuerai ; car il vaut mieux que vous perdiez la vie, que si, étant prisonnier, vous veniez à perdre l’Empire. »
Lors exprime-t-elle sa dernière force, quand, pour son service, elle nous rejette à la vaillance, qu’elle a soustraite à notre devoir et à notre honneur. En la première juste bataille que les Romains perdirent contre Annibal, sous le consul Sempronius, une troupe de bien dix mille hommes de pied qui prit l’épouvante, ne voyant ailleurs par où faire passage à sa lâcheté, s’alla jeter à travers le gros des ennemis, lequel elle perça d’un merveilleux effort, avec grand meurtre des Carthaginois, achetant une honteuse fuite au même prix qu’elle eût eu une glorieuse victoire.
C’est de quoi j’ai le plus de peur que la peur : aussi surmonte-t-elle en aigreur tous autres accidents. Quelle affection peut être plus âpre et plus juste que celle des amis de Pompeius, qui étaient en son navire spectateurs de cet horrible massacre ? Si est-ce que la peur des voiles égyptiennes, qui commençaient à les approcher, l’étouffa de manière qu’on a remarqué qu’ils ne s’amusèrent qu’à hâter les mariniers de diligenter et de se sauver à coups d’aviron ; jusqu’à ce que, arrivés à Tyr, libres de crainte, ils eurent loisir de tourner leur pensée à la perte qu’ils venaient de faire, et lâcher la bride aux lamentations et aux larmes que cette autre plus forte passion avait suspendues.
Ceux qui auront été bien frottés en quelque estour de guerre, tous blessés encore et ensanglantés, on les ramène bien le lendemain à la charge, mais ceux qui ont conçu quelque bonne peur des ennemis, vous ne les leur feriez pas seulement regarder en face. Ceux qui sont en pressante crainte de perdre leur bien, d’être exilés, d’être subjugués, vivent en continuelle angoisse, en perdant le boire, le manger et le repos, là où les pauvres, les bannis, les serfs, vivent souvent aussi joyeusement que les autres. Et tant de gens qui, de l’impatience des pointures de la peur, se sont pendus, noyés et précipités, nous ont bien appris qu’elle est encore plus importune et plus insupportable que la mort.
Les Grecs en reconnaissent une autre espèce, qui est outre l’erreur de notre discours, venant, disent-ils, sans cause apparente et d’une impulsion céleste : des peuples entiers s’en voient souvent frappés et des armées entières. Telle fut celle qui apporta à Carthage une merveilleuse désolation : on n’y oyait que cris et voix effrayées ; on voyait les habitants sortir de leurs maisons comme à l’alarme, et se charger, blesser et entre-tuer les uns les autres, comme si ce fussent ennemis qui vinssent à occuper leur ville ; tout y était en désordre et en fureur, jusqu’à ce que, par oraisons et sacrifices, ils eussent apaisé l’ire des dieux. Ils nomment cela terreurs paniques.
Michel de Montaigne, Les Essais, « De la peur »
Qui aurait pu penser que le lauréat 2010 de la prestigieuse médaille Fields, l’équivalent du prix Nobel de mathématiques, Cédric Villani, puisse vouloir devenir maire de Paris dix ans après ? Et qui aurait pu penser que l’homme de la broche-araignée en ambre dépasserait en popularité le favori officieux de La République en marche (LaREM), marqué par la crise des Gilets jaunes ? On se prend à rêver pour les municipales 2020 à la victoire d’un homme d’exception qui ferait revenir à la capitale ce souffle d’originalité qui l’animait au début du XXe siècle. Les enjeux sont d’importance: diversification des moyens de transports, intensification du tourisme, développement de l’université, facilitation de la vie quotidienne des parisiens et de ceux qui y travaillent. Un challenge de plus pour un spécialiste de l’optimisation en mathématiques qui ne manquera pas de trouver des applications dans la vie réelle de ses concitoyens.
(AG)
Du 4 octobre 2006 au 7 janvier 2007, à la National Gallery de Londres, une rétrospective consacrée à Paul Cézanne à l’occasion du 100e anniversaire de sa mort. L’entrée y est gratuite, comme d’ailleurs au reste du musée qui contient des tableaux remarquables d’impressionistes et de classiques français. A voir absolument lors d’un week-end Eurostar.
Ce n’est pas la volonté qui est la faculté première de l’homme, mais l’imagination.
(Emile Coué)
Ce n’est pas toujours en allant de mal en pis que l’on tombe en révolution. Il arrive le plus souvent qu’un peuple qui avait supporté sans se plaindre, et comme s’il ne les sentait pas, les lois les plus accablantes, les rejette violemment dès que le poids s’en allège. Le régime qu’une révolution détruit vaut presque toujours mieux que celui qui l’avait immédiatement précédé, et l’expérience apprend que le moment le plus dangereux pour un mauvais gouvernement est d’ordinaire celui où il commence à se réformer. Il n’y a qu’un grand génie qui puisse sauver un prince qui entreprend de soulager ses sujets après une oppression longue. Le Mal qu’on souffrait patiemment comme inévitable semble insupportable dès qu’on conçoit l’idée de s’y soustraire.
— Alexis de Tocqueville.
Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d’un nuage épais toujours embarrassées;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d’écrire apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
— Nicolas Boileau, L’Art poétique, Chant I
De mon côté, je parlai aux autres, et ne lui dis rien non plus; je n’osais même le regarder, ce qui faisait que j’en mourais d’envie: aussi le regardais-je, toujours en n’osant, et je ne sais ce que mes yeux lui dirent; mais les siens me firent une réponse si tendre qu’il fallait que les miens l’eussent méritée. Cela me fit rougir, et me remua le cœur à un point qu’à peine m’aperçus-je de ce que je devenais.
Je n’ai de ma vie été si agitée. je ne saurais vous définir ce que je sentais.
C’était un mélange de trouble, de plaisir et de peur; oui, de peur, car une fille qui en est là-dessus à son apprentissage ne sait point où tout cela la mène: ce sont des mouvements inconnus qui l’enveloppent, qui disposent d’elle, qu’elle ne possède point, qui la possèdent; et la nouveauté de cet état l’alarme. Il est vrai qu’elle y trouve du plaisir, mais c’est un plaisir fait comme un danger, sa pudeur même en est effrayée; il y a là quelque chose qui la menace, qui l’étourdit, et qui prend déjà sur elle.
On se demanderait volontiers dans ces instants-là que vais-je devenir ? Car, en vérité, l’amour ne nous trompe point: dès qu’il se montre, il nous dit ce qu’il est, et de quoi il sera question; l’âme, avec lui, sent la présence d’un maître qui la flatte, mais avec une autorité déclarée qui ne la consulte pas, et qui lui laisse hardiment les soupçons de son esclavage futur.
Voilà ce qui m’a semblé de l’état où j’étais, et je pense aussi que c’est l’histoire de toutes les jeunes personnes de mon âge en pareil cas.
Enfin on me porta chez Valville, c’était le nom du jeune homme en question, qui fit ouvrir une salle où l’on me mit sur un lit de repos.
J’avais besoin de secours, je sentais beaucoup de douleur à mon pied, et Valville envoya sur-le-champ chercher un chirurgien, qui ne tarda pas à venir. Je passe quelques petites excuses que je lui fis dans l’intervalle sur l’embarras que je lui causais; excuses communes que tout le monde sait faire, et auxquelles il répondit à la manière ordinaire.
Ce qu’il y eut pourtant de particulier entre nous deux, c’est que je lui parlai de l’air d’une personne qui sent qu’il y a bien autre chose sur le tapis que des excuses, et qu’il me répondit d’un ton qui me préparait à voir entamer la matière.
Nos regards même l’entamaient déjà; il n’en jetait pas un sur moi qui ne signifiât: je vous aime; et moi, je ne savais que faire des miens, parce qu’ils lui en auraient dit autant.
Nous en étions, lui et moi, à ce muet entretien de nos cœurs, quand nous vîmes entrer le chirurgien, qui, sur le récit que lui fit Valville de mon accident, débuta par dire qu’il fallait voir mon pied.
À cette proposition, je rougis d’abord par un sentiment de pudeur; et puis, en rougissant pourtant, je songeai que j’avais le plus joli petit pied du monde; que Valville allait le voir; que ce ne serait point ma faute, puisque la nécessité voulait que je le montrasse devant lui. Ce qui était une bonne fortune pour moi, bonne fortune honnête et faite à souhait, car on croyait qu’elle me faisait de la peine: on tâchait de m’y résoudre, et j’allais en avoir le profit immodeste, en conservant tout le mérite de la modestie, puisqu’il me venait d’une aventure dont j’étais innocente. C’était ma chute qui avait tort.
Combien dans le monde y a-t-il d’honnêtes gens qui me ressemblent, et qui, pour pouvoir garder une chose qu’ils aiment, ne fondent pas mieux leur droit d’en jouir que je faisais le mien dans cette occasion-là !
On croit souvent avoir la conscience délicate, non pas à cause des sacrifices qu’on lui fait, mais à cause de la peine qu’on prend avec elle pour s’exempter de lui en faire.
Ce que je dis là peint surtout beaucoup de dévots, qui voudraient bien gagner le ciel sans rien perdre à la terre, et qui croient avoir de la piété, moyennant les cérémonies pieuses qu’ils font toujours avec eux-mêmes, et dont ils bercent leur conscience. Mais n’admirez-vous pas, au reste, cette morale que mon pied amène ?
Je fis quelque difficulté de le montrer, et je ne voulais ôter que le soulier; mais ce n’était pas assez. Il faut absolument que je voie le mal, disait le chirurgien, qui y allait tout uniment; je ne saurais rien dire sans cela; et là-dessus une femme de charge, que Valville avait chez lui, fut sur-le-champ appelée pour me déchausser; ce qu’elle fit pendant que Valville et le chirurgien se retirèrent un peu à quartier.
Quand mon pied fut en état, voilà le chirurgien qui l’examine et qui le tâte. Le bon homme, pour mieux juger du mal, se baissait beaucoup, parce qu’il était vieux, et Valville en conformité de geste, prenait insensiblement la même attitude, et se baissait beaucoup aussi, parce qu’il était jeune; car il ne connaissait rien à mon mal, mais il se connaissait à mon pied, et m’en paraissait aussi content que je l’avais espéré.
Pour moi, je ne disais mot, et ne donnais aucun signe des observations clandestines que je faisais sur lui; il n’aurait pas été modeste de paraître soupçonner l’attrait qui l’attirait, et d’ailleurs j’aurais tout gâté si je lui avais laissé apercevoir que je comprenais ses petites façons: cela m’aurait obligé moi-même d’en faire davantage, et peut-être aurait-il rougi des siennes ; car le cœur est bizarre, il y a des moments où il est confus et choqué d’être pris sur le fait quand il se cache; cela l’humilie. Et ce que je dis là, je le sentais par instinct.
J’agissais donc en conséquence; de sorte qu’on pouvait bien croire que la présence de Valville m’embarrassait un peu, mais simplement à cause qu’il me voyait, et non pas à cause qu’il aimait à me voir.
Dans quel endroit sentez-vous du mal ? me disait le chirurgien en me tâtant. Est-ce là ? Oui, lui répondis-je, en cet endroit même. Aussi est-il un peu enflé, ajoutait Valville en y mettant le doigt d’un air de bonne foi. Allons, ce n’est rien que cela, dit le chirurgien, il n’y a qu’à ne pas marcher aujourd’hui; un linge trempé dans de l’eau-de-vie et un peu de repos vous guériront. Aussitôt le linge fut apporté avec le reste, la compresse fut mise, on me chaussa, le chirurgien sortit, et je restai seule avec Valville, à l’exception de quelques domestiques qui allaient et venaient.
— Marivaux, La Vie de Marianne
Sous le choc des 12 nominations aux César du cinéma de J’accuse et de la démission de l’académie des César, la soirée reportée au 28 février n’était pas gagnée d’avance. La maîtresse de cérémonie Florence Foresti a d’emblée donné le ton, en notant par la métaphore du nain Atchoum qu’il se pourrait bien qu’un abus de position dominante, possible dans le monde du cinéma comme partout ailleurs, ne soit probablement qu’une manifestation d’impuissance. Cela a pu choquer, mais a donné une chance au reste de la soirée de se poursuivre. La prestation d’Anaïs Desmoustier à la remise du César de la meilleure actrice pour son interprétation dans Alice et le maire a montré que la relève était assurée et que le cinéma français n’avait rien à craindre de la révolution qui le secoue, laissant derrière elle les prétendues supériorités pour libérer encore plus de créativité. Enfin, Adèle Haenel, qui était nommée pour sa prestation dans Le Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma et qui avait eu le courage d’initier le changement en dévoilant publiquement la maltraitance qu’elle a subie, a marqué une nouvelle fois sa colère à la remise du César du meilleur réalisateur en quittant une salle encore trop permissive pour l’ancien état des choses. Le changement est néanmoins inévitable, seuls quelques combattant.e.s d’arrière-garde en sont insconcients.
(AG)
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
— Paul Verlaine, Poèmes saturniens
BEAU chevalier qui partez pour la guerre,
Qu’allez-vous faire
Si loin d’ici ?
Voyez-vous pas que la nuit est profonde,
Et que le monde
N’est que souci ?
Vous qui croyez qu’une amour délaissée
De la pensée
S’enfuit ainsi,
Hélas ! hélas ! chercheurs de renommée,
Votre fumée
S’envole aussi.
Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu’allez-vous faire
Si loin de nous ?
J’en vais pleurer, moi qui me laissais dire
Que mon sourire
Etait si doux.
Alfred de Musset (1810-1857)
Chef de la France libre après son départ pour Londres en juin 1940.
Président du Gouvernement provisoire de la République française de 1944 à 1946.
Dernier président du Conseil des ministres de la IVe République de 1958 à 1959.
Premier président de la Ve République de 1959 à 1969.
Le château d’If est la première forteresse royale de Marseille, édifiée sur les ordres du roi François Ier, entre 1527 et 1529 sur un îlot de l’archipel du Frioul, à 4 km au large de Marseille, il a essentiellement servi de prison. Rendu célèbre par le roman d’Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo, et son héros Edmond Dantès qui y est enfermé pendant quatorze ans. Il réussit à s’évader avec l’aide de l’abbé Faria, grâce au trésor légué par ce dernier, il devient riche, et sous le nom du comte de Monte-Cristo, il entreprend de se venger de ceux qui ont causé son emprisonnement…
Forteresse médiévale située sur la commune de Castelnaud-la-Chapelle, dans le département de la Dordogne, le château de Castelnaud est construit sur un éperon rocheux et offre un magnifique panorama sur la vallée de la Dordogne. Ouvert au public, consacré à l’art de la guerre au Moyen Âge, importante collection d’armes et d’armures, reconstitutions d’engins de guerre grandeur nature.
Avec la construction de ce château, François 1er a voulu célébrer la puissance de son royaume et la sienne. Chambord constitue l’un des chefs-d’œuvre architecturaux de la Renaissance : 156 m de façade, 440 pièces, 84 escaliers, 365 cheminées et 800 chapiteaux sculptés. François Ier a finalement passé très peu de temps à Chambord. Le domaine, racheté onze millions de francs-or à Élie de Bourbon, est la propriété de l’État depuis 1930. Un domaine de 5 441 ha, dont 1000 ha ouverts à tous, ceinturé d’un mur de 33 km, ouvert tous les jours, idéal pour une visite en famille, gratuit pour les moins de 18 ans…
En 1559, après le décès du roi d’Henri II, Catherine de Médicis échange le château de Chaumont-sur-Loire contre celui de Chenonceau (dans l’actuelle commune de Chenonceaux, avec un « x »), propriété de Diane de Poitiers, et cadeau du défunt roi à sa maîtresse. Cette dernière n’a pas vraiment eu le choix. Une maigre consolation, la terre de Chaumont valait un tiers de plus que celle de Chenonceau.
Henri II offre le Château de Chenonceau à sa favorite, Diane de Poitiers. Elle fait aménager sur la rive droite du Cher le jardin qui porte son nom et confie à son architecte ordinaire, Philibert de l’Orme ou Delorme le soin de construire un pont reliant le château à la rive gauche afin d’y créer de nouveaux jardins. À la disparition de Henri II, Catherine de Médicis, devenue régente, contraint sa rivale à restituer Chenonceau à la Couronne, elle fait alors édifier sur le pont de Diane deux galeries superposées formant un espace de réception unique au monde, et donnant ainsi au château son aspect actuel.
Haut lieu de l’Histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains de la France depuis François Ier qui décida de faire édifier un château de style Renaissance à l’emplacement du château féodal jusqu’à Napoléon III. Il est ainsi un témoin de différentes phases de l’Histoire de France depuis le Moyen-Age. Situé à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris le château accueille plus de 400 000 visiteurs par an mais Disneyland reste le site le plus visité du département (Seine-et-Marne).
Résidence favorite des rois de France à la Renaissance, situé au cœur de la ville de Blois, sur la rive droite de la Loire, le château actuel présente un résumé de l’architecture française. Chaque aile entourant la cour d’honneur y témoigne d’une époque: pignon médiéval élevé par les comtes de Blois, aile Louis XII (nord-est), aile Francois Ier (nord-ouest) avec le célèbre escalier et aile Gaston d’Orléans (sud-ouest). Le château de Blois a été le théatre de nombreux événements historiques, notamment, pendant les guerres de religion, l’assassinat du duc de Guise, le 23 décembre 1588, exécuté sur l’ordre de Henri III, fils de Catherine de Médicis. Le meurtre a lieu dans les appartements du roi: d’après le Journal de Pierre de l’Étoile, Henri III se serait exclamé en voyant le corps étendu de son ennemi : « Mon Dieu ! Qu’il est grand ! Il paraît encore plus grand mort que vivant ! », réplique devenue célèbre.
Chloé avait passé ses bas, fins comme une fumée d’encens, de la couleur de sa peau blonde et ses souliers hauts de cuir blanc. Pour tout le reste, elle était nue, sauf un lourd bracelet d’or bleu qui faisait paraître encore plus fragile son poignet délicat.
Boris Vian, L’Écume des jours (1947).
Parc Animalier et parc d’attractions.
Situé au pied du Château du Haut Koenigsbourg entre Sélestat et Kintzheim.
Sur le thème de la Cigogne, emblème de l’Alsace.
Les attractions:
Le Train de mine, un grand-huit
Bateaux tamponneurs
Passerelle dans les mains de King Kong
Chevaux galopants
Monorail surélevé
Circuit canoë….
Des animaux: cigognes blanches, petits kangourou, lamas, émeux, daims, chèvres naines, poneys, cygnes, …
Centre et parc d’aventure de plus de 5 hectares dédié à la conquête de l’espace, le site s’adresse tout particulièrement aux enfants mais la cité propose également d’observer les planètes dans le Terr@dôme en embarquant dans les modèles des stations Mir, Ariane 5, ou encore Soyouz. Des projections cinéma en 3D visent aussi à explorer l’espace de façon ludique.
La Cité de l’architecture et du patrimoine au Palais de Chaillot présente les grandes évolutions de l’architecture française au fil des siècles à l’aide de reproductions exceptionnelles grandeur nature de fragments de cathédrales, d’abbayes, de peintures murales, de vitraux et également des maquettes, dessins, livres, films et prototypes. Un appartement de Le Corbusier y a même été reconstitué. Les espaces du musée sont somptueux, une visite incontournable à Paris.
Située à 77 km au sud-est de Paris, département de Seine-et-Marne, région Île-de-France, Provins est célèbre pour ses fortifications médiévales. L’enceinte de la ville haute, longue de 1 200 mètres avec ses 22 tours, fut construite de 1226 à 1314. Bien conservée, inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité depuis 2001, elle propose des spectacles médiévaux tous les jours, d’avril à novembre.
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