En visitant la maison Louis Carré, conçue par le célèbre architecte finlandais Alvar Aalto en 1959 à Bazoches-sur-Guyonne, face à la maison de Jean Monnet, on ouvre la boîte de Pandore des années soixante et on se prend un peu de nostalgie, que l’on ait vécu cette période ou non, pour le temps de la Beatlemania et de Blow-up (1966). Il se dissipait à l’époque un vent de liberté et d’espoir que l’on a du mal à retrouver aujourd’hui, malgré l’avènement de la civilisation de l’information, de la virtualité.

Que s’est-il passé ?

Pas grand chose en réalité, et c’est peut-être pourquoi nous connaissons une crise profonde, qui ne touche pas simplement le secteur financier, mais tout l’équilibre écologique planétaire, et jusqu’à notre façon d’envisager l’avenir, c’est une crise psychologique. Les rêves de la science-fiction des années 50-60 pour le nouveau millénaire ne se sont pas réalisés: nos routes sont toujours truffées d’automobiles polluantes, et encore, beaucoup moins belles qu’à l’époque. La mémoire collective se dissout dans le stress de manquer d’argent: ce n’est pas la vision romantique de Star Trek (1966) qui prévaut, mais plutôt celle, angoissante, de Fahrenheit 451 (François Truffaut, 1966).

Le pétrole a retardé le progrès de cinquante ans. Nikola Tesla, le génial inventeur de l’électricité alternative, l’avait anticipé. En ce qui concerne la finance, cette fuite en avant suicidaire si elle n’est pas au service du progrès, elle se termine toujours par une nouvelle répartition, rien ne se perd rien ne se crée: les spéculateurs ont toujours existé, ce qui a changé, c’est qu’ils sont maintemant admirés, puisque l’argent est devenu la seule vérité à laquelle l’on puisse se raccrocher, et que la nouvelle élite n’a plus ni panache, ni culture.

Comment en sortir ?

En retrouvant le fil interrompu à la fin des années soixante : le plaisir du travail, de la famille, de la culture commune, de la fête, du rêve. En reconstruisant ensemble une société qui aspire au lendemain. Et cela devrait être plus facile dans nos villages d’Europe, comme celui (Bazoches-sur-Guyonne) qui avait été choisi par le galeriste Louis Carré et le père de l’Europe Jean Monnet,  que dans ces métropoles futuristes qui tardent à se construire, et dont peut-être nous ne voulons plus.

AG

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