Connaissez-vous Bazoches-sur-Guyonne? Un petit village tranquille, dans le pays de Montfort l’Amaury, le fief d’Anne de Bretagne, à une demi-heure de Paris, et qui ne vaudrait sans doute pas le voyage si Jean Monnet n’y avait pas conçu l’Europe, ouvert à partir de sa modeste maison au reste du monde, à une époque où l’Internet n’existait pas.

Une querelle y a opposé au premier tour des élections municipales 2008 les Anciens (pas toujours vieux) et les Modernes (pas toujours jeunes) sur un sujet brûlant: le transfert de l’école, pauvre petit bâtiment placé dangereusement en bord de départementale, dans les locaux de la mairie, jolie maison sertie d’un parc verdoyant, fermée la plupart du temps. Devinez quoi? Les Anciens, plus nombreux, décidèrent pour les Modernes: l’école restera là où elle est, on va l’agrandir, elle sera le centre d’une cité nouvelle d’ici quelques années. Les Modernes, paradoxalement plus soucieux de préserver l’existant, en sortent un peu dépités: on a encore une fois décidé pour eux et pour leurs enfants.

Serait-ce possible alors que cette mentalité soit partagée par d’autres communes en France et que cette impossibilité d’adopter rapidement des solutions simples soit notre plus gros problème? On peut se demander comment auraient procédé, par exemple les Finlandais, champions de la pédagogie, qui par ailleurs ont acheté à Bazoches la Villa Carré, construite par leur célèbre architecte Alvar Aalto, et que l’on peut visiter juste en face de la maison de Jean Monnet.

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