La Marseillaise, ce Chant de guerre pour l’armée du Rhin écrit en 1792 dans un contexte où l’Europe était alliée contre la nouvelle France révolutionnaire, connaît un regain de popularité dans un moment où l’on cherche de nouveau à stigmatiser l’étranger pour faire oublier au peuple les excès de l’Etat-nation surdimensionné. La France fera pourtant rêver l’Europe, et quelques mois après l’écriture du texte par Rouget de Lisle à Strasbourg, lors de la canonnade de Valmy, le grand Goethe qui accompagnait ce jour là les ennemis de la patrie dira: « Von hier und heute geht eine neue Epoche der Weltgeschichte aus, und ihr könnt sagen, ihr seid dabei gewesen » (D’ici et à partir d’aujourd’hui commence une nouvelle époque de l’histoire et vous pourrez dire que vous y étiez). Le paradoxe est que la musique de la Marseillaise a probablement été empruntée à un compositeur de l’ancien régime: c’est le signe que la France ne se réduit pas à ses deux derniers siècles, son histoire couvre deux millénaires, et avant d’avoir inventé la liberté, c’est elle qui avait aussi initié le libéralisme.

Le tableau d’Isidore Pils immortalisant Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois à l’hôtel de ville de Strasbourg est à voir au musée des Beaux-Arts de Strasbourg.

Paradoxalement, en 2012, 220 ans après la rédaction de la Marseillaise, toutes les régions françaises sont à gauche sauf l’Alsace, et Strasbourg…

APG

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