Les Français, qui sont porteurs de l’esprit de liberté face au monde entier, semblent paradoxalement avoir du mal à adopter le mot libéralisme. Celui-ci est pourtant lié à la notion de liberté individuelle qui a conduit des individus et des familles entières à quitter la France après la révocation de l’Edit de Nantes (le 18 octobre 1685), pour protester contre l’emprise du pouvoir politique sur l’être humain, enrichissant de facto l’Angleterre, l’Amérique, les Pays-Bas, la Prusse. Charles de Gaulle a accentué cette tendance en voulant reconstruire une image forte de la France sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale. Pour y parvenir, il a conforté l’Etat, ses institutions, son administration. C’est la Ve République et ses relents un tantinet has been. A l’orée du XXIe siècle, une nouvelle génération s’évade de nouveau à Londres, à New York, à Genève, à Berlin, pour y respirer l’air de la liberté. Il faudra bien entamer un processus inverse de désétatisation et commencer à libéraliser le pays, au grand dam de syndicats peu représentatifs. L’enjeu est de se donner les moyens de s’adapter à un monde nouveau qui ne véhicule pas uniquement le danger mais la curiosité. Cela se fera, qu’on le veuille ou non.

AG

(Iconographie: Alexis de Tocqueville par Théodore Chassériau)

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